Chaque année, en France plusieurs centaines de milliers de personnes connaissent la désagréable expérience des fuites urinaires qui concernent aussi bien les hommes que les femmes. Les personnes âgées sont malheureusement les premières victimes de cette pathologie qui frappe entre une et deux personne de plus de 85 ans sur sept.
Même si les hommes sont moins gênés par l'incontinence urinaire que les femmes, car ils ont la chance de pouvoir mieux maîtriser leur émission d'urine grâce à un urètre plus long que celui de la femme, ils ne sont pas pour autant épargnés. Le plus souvent, les problèmes de fuites urinaires chez l'homme sont dû à une hypertrophie de la prostate. L'incontinence urinaire masculine peut aussi résulter d'une intervention chirurgicale pratiquée sur les voies urinaires, mais c'est plus rare.
Une femme sur quatre est gênée par l'incontinence urinaire qui peut survenir à tout âge. Ce type de pathologie peut résulter d'un affaiblissement des muscles pelviens dont le rôle consiste à éviter l'ouverture de l'urètre. Si ces muscles sont fatigués ou s'ils ne sont pas suffisamment entraînés, la fuite urinaire peut être provoquée par un éclat de rire, par un effort physique ou par une quinte de toux. Mais la principale cause des fuites urinaires chez la femme est constituée par les changements qui se produisent au cours de la grossesse et de la naissance de l'enfant. En outre, ces fuites peuvent aussi résulter du surpoids, de certains médicaments ayant des effets diurétiques, de la ménopause, du diabète ou de certaines maladies du système nerveux telles que la sclérose en plaques ou la maladie de Parkinson. Enfin, la consommation de tabac ou le fait de boire beaucoup de café peuvent favoriser l'incontinence urinaire (consulter l'incontinence expliquée).
La fuite urinaire peut se manifester à l'occasion d'une activité physique intense telle que la pratique de la course à pied ou du ski. Dans ce cas, elle est peu abondante, mais si vous avez des raisons de la craindre, il est conseillé de consulter votre médecin avant de partir aux sports d'hiver ou de vous inscrire à un club de gymnastique.
D'autre part, une femme peut être victime d'un besoin urgent d'aller aux toilettes et d'une incapacité à retenir sa miction.
Lorsque vous consultez votre médecin, il vous demande des précisions sur la fréquence ainsi que sur l'intensité de vos fuites urinaires et il recherche leur origine. Il peut vous proposer une exploration urodynamique qui permettra notamment de mieux connaître l'intensité des pressions que subit votre vessie.
Les solutions consistent en premier lieu à porter de la lingerie protectrice qui est souvent très efficace (en effet, certains articles protecteurs peuvent absorber un volume d'urine équivalent au contenu d'une tasse de café alors que leur épaisseur ne dépasse pas trois millimètres).
D'autre part, certains médicaments tels que la duloxétine sont efficaces, surtout si votre incontinence urinaire se produit lorsque vous faites du sport ou lorsque vous êtes stressé.
Mais l'un des traitements les plus appréciés des patients consiste en une rééducation périnéale. Ce traitement qui est souvent proposé aux femmes qui viennent d'accoucher consiste à redonner aux muscles pelviens la vigueur dont la grossesse les a privés. De plus, la sexualité de la femme est améliorée et le traitement peut lui éviter un prolapsus.
En conséquence, lors d'un examen postnatal, votre médecin doit évaluer la tonicité de vos muscles pelviens. S'il constate que cette tonicité est insuffisante, il pourra vous proposer une ou deux séances hebdomadaires de rééducation du périnée chez un kinésithérapeute ou une sage-femme. En outre, il vous signalera qu'il faut éviter la pratique sportive ou le fait de porter les charges lourdes tant que votre musculature du périnée ne sera pas suffisamment renforcée.
La rééducation consiste à apprendre à contracter vos muscles du périnée avant tout effort pour maîtriser une éventuelle pression au niveau de la vessie. Le traitement peut être facilité grâce à une électrostimulation des muscles qui est effectuée au moyen d'une sonde vaginale. Les premières séances se dérouleront chez un kinésithérapeute, mais vous pourrez poursuivre le traitement chez vous après avoir appris à manier l'appareil.
Enfin, une intervention chirurgicale peut être suggérée si les autres traitements échouent.